EXPERIENCES ET TRAVAUX ARTEC,

Laboratoire ARTEC (Dr Murzeau)

Année 2000 : lymphomes (voir aussi page Laboratoire ARTEC)

Bien que l’appareil ARTEC ne fût pas conçu pour une expérimentation, deux tests furent menés sur des lots de souris avec notre appareil expérimental classique à « LAMPE » * sur deux types de tumeurs induites, particulièrement agressives puisque entraînant la mort des souris en trois semaines maximum.
*Construit non pour traiter mais pour mieux comprendre des montages Priore

Dans le premier cas il s’agit de cancers du côlon greffés sous la peau : échec.

Dans le second on s’adresse à des lymphosarcomes spontanés en fin d’évolution développés par des souris. On irradie 90 mn par jour durant 20 jours à partir du 2ème jour après la greffe. La durée quotidienne est manifestement insuffisante mais l’appareil d’études n’est pas conçu pour un long fonctionnement. Rappelons que Priore qui était maître dans cette technique traitait jusqu’à dix heures par jour !).

Résultats : deux mois après l’arrêt du traitement plus de 80% de survivants contre moins de 20% chez les témoins. Les tumeurs sous- cutanées facilement visibles (grosses comme un œuf de pigeon) sembles quiescentes mais n’ont pas régressé. Les animaux présentent un poil superbe de bien meilleur aspect qu’à la réception des animaux.

Nous étions persuadés qu’avec un appareillage moins fragile, mieux adapté et conçu pour un traitement de longue durée (au moins six heures par jour), on peut faire beaucoup mieux.

 

2008 : un important centre de recherches de l’Armée Française souhaite un essai « d’Electrochimiothérapie »

Quelques années passèrent. La médecine en Périgord n’est pas de tout repos…
Survient un message d’un grand centre de recherche de l’Armée Française (CRESSA) me propose une coopération à Grenoble dans un laboratoire mis à disposition d’ARTEC. Ce centre est spécialisé dans l’étude et le traitement de pathologies (en particulier les tumeurs) induites par les ondes électromagnétiques ou les radiations liées à une explosion nucléaire.

Son directeur, le général D. est vivement intéressé par notre installation expérimentale et la réalisation dans notre laboratoire d’une nouvelle ampoule à plasma destinée à moduler (mixer) les champs électriques pour obtenir le fameux « Champ Priore » (CEP) sur lequel ont travaillé plusieurs équipes universitaires ….

Difficile de transporter toute l’installation expérimentale de Bordeaux à Grenoble (La Tronche).

Et puis nous avions établi que les CEP (Champs électrostatiques polarisés), résultat de ce « mélange » et responsables de l’effet thérapeutique sont des impulsions unipolaires. D’où la possibilité d’employer un générateur de telles impulsions avec l’avantage d’une importante fiabilité et d’un encombrement minimum … et d’appareillages disponibles sur le marché.

L’ampoule de traitement conçue au laboratoire ARTEC ; elle module les ondes pour obtenir l’effet thérapeutique
Le laboratoire ARTEC et la cage d’expérimentation

Après maints entretiens et rencontres avec l’équipe militaire nous nous accordons sur un nouveau générateur d’impulsions bien plus simple et disponible dans des entreprises spécialisées. Nous passons un accord (Secret Défense) : l’Armée met à disposition laboratoire, personnel, ainsi que les animaux expérimentaux (rats) au sein du centre de recherches ; Artec prend en charge les manipulations et la fourniture de l’appareil ; la publication conjointe des résultats sera soumise à l’autorisation de l’Armée.

Cette offre était LA CHANCE. Expérimenter dans des conditions idéales avec des acteurs reconnus serait un gage de reconnaissance scientifique en cas de succès.

Deux obstacles majeurs : La préparation d’une telle expérimentation est longue et minutieuse ; chaque détail compte ; en négliger un seul et l’échec est au Rendez-vous (le grain de sable) ! Et puis le temps à y consacrer était incompatible avec mon exercice professionnel. Je fermais donc mon cabinet, pour une année sabbatique.

Restait la fourniture d’un générateur. La France compte quelques entreprises prestigieuses peu intéressées par de petites structures comme ARTEC. Finalement Une entreprise Germano-Russe est contactée : FID GmbH. Elle est spécialisée dans ces appareillages. Ses prix sont exorbitants pour ARTEC qui ne dispose d’aucune subvention (je la finance entièrement).

S’en suivit une discussion serrée avec l’entreprise. De nombreux aller-retour en Allemagne pour rencontrer mes interlocuteurs russes conversant de problèmes techniques ardus dans un anglais très approximatif !

Finalement l’entreprise familiale dont un des membres était décédé récemment d’une tumeur au cerveau offrit la gratuité pour la construction et la maintenance du prototype en contrepartie des droits d’exploitation en cas de succès. L’accord final, tripartite, fut donc signé entre ARTEC, l’Armée (le CRESSA) et l’entreprise FID GmbH. La construction de cet appareil puis les tests préliminaires durèrent plusieurs mois avant l’installation au CRESSA à Grenoble.

Les spécifications de l’appareil sont très précises en particulier les caractéristiques des impulsions : impulsions positives, d’établissement rapide de 0 à 40 000 volts et répétitives jusqu’à 1000 fois par seconde

Allure d’une impulsion: EXP CRSSA / ARTEC 2008

Après le feu vert indispensable du comité d’éthique on implante dans le cerveau de dix-huit rats un gliome (une tumeur maligne du cerveau). Ceci entraine habituellement le décès de l’animal dans les trois semaines.

Six rats seront implantés mais ne seront pas traités (témoins), six autres seront traités par Bléomycine seule (un medicament anticancereux efficace mais qui pénètre très peu dans les cellules tumorales), les six derniers seront traités par une association CELP et Bléomycine.

Le but est de favoriser l’entrée de cet agent anticancereux très actif dans les cellules tumorales en y associant les CELP (Mir, Téssié, Jordan multiplient IN VITRO cette pénétration par 1000 (!) par l’emploi d’impulsions électrique). Technique difficilement applicable à l‘ Homme sans se débarasser des effets secondaires graves liés à l’application des impulsions électriques sur la tumeur par une ou plusieurs électrodes non isolées. Ceci n’est pas le cas avec les CELP

Les rats anesthesiés sont soumis aux CELP apres injection de Bléomycine, (une heure trente deux fois par semaine durant trois semaines). Le troisieme lot de rats recoit une injection de Bléomycine sans etre soumis aux CEP deux fois par semaine. *
* Au total chaque rat traité CELP plus Bléomycine recevra plus de 30 millions d’impulsions durant le traitement

Ces impulsions sont delivrées par une électrode isolée (Teflon en couche mince) appliquée sur le sommet du crane.
L’anesthesie est nécessaire bien que l’animal ne souffre pas mais il peut bouger et déplacer l’electrode.
Nb: les CELP sont delivrés par l’electrode unique … Aucun courant ne traverse l’animal qui ne recoit que le champ électrique des impulsions (on peut faire l‘ analogie avec un Homme qui s’approche d’une prise électrique sans la toucher ou l‘oiseau perché sur une ligne haute Tension)

Positionnement de l’électrode sur le crâne du rat anesthésié

Résultats et discussion

Bleu : témoins implantés de gliome
Rouge : gliome plus bléomycine seule
Vert : gliome plus bléomycine plus CELP
En abscisse le nombre de jours ; en ordonnée le nombre de rats survivants

L’interprétation des résultats est peu claire :

Ces impulsions de polarité positive semblent néfastes, les rats témoins non traités survivent plus longtemps que les rats traités par bléomycine seule … et ceux traités par bléomycine + CELP survivent encore moins !

Comment interpréter ces résultats contradictoires ? Tumeur peu sensible aux champs électriques ? nocivité de la bléomycine ? nocivité de la polarisation positive ? nombre d’impulsions insuffisant ? problèmes de manipulation ? reconstitution au niveau de l’électrode d’impulsions bipolaires (elles n’ont effet biologique positif voire elles sont nocives) *
Aucune conclusion ne peut etre tirée.
* pour éviter ceci un asservissement électronique est nécessaire pour calculer les variations d’l’impédance tissulaire et adapter le niveau de puissance

Reconstitution éventuelle à l’électrode d’une onde bipolaire (qui n’a plus d’effet biologique)

Il n’a pas été fait d’examen anatomopathologique des tumeurs post mortem.
Étant donné le contrat « confidentiel défense » aucune publication ne fut autorisée.

2020 : nul n’est prophète en son pays : expérimentation ARTEC à l’université de CAEN

L’histoire Priore avait laissé des traces à l’université de Bordeaux… Priore : charlatan ou génie … ? bien que la technique proposée soit ouverte à qui le souhaitait, le monde de la recherche est exigu ; tout le monde connait tout le monde … la consigne non écrite semblait « pas de risques » ! et refus … très poli …
Nous nous sommes adressés ailleurs …

Apres avoir mis à profit le temps de sommeil forcé du laboratoire pour nous intéresser à une élégante technique dite d’électroporation anticancéreuse appliquée dans divers pays. *(Voir plus bas le détail et les schémas) Elle consiste à appliquer des impulsions électriques intenses aux tumeurs. Bien qu’obtenant des résultats favorables elle est essentiellement étudiée in vitro. In vivo sa dangerosité liée à l’application directe des impulsions limite énormément ses perspectives.
Nous nous demandions si la même technique de champs intenses mais appliquée à distance ne résoudrait pas ces problèmes. CE SONT LES CELP !

Finalement l’accord fut conclu entre ARTEC et l’université de CAEN adossée à une plateforme de recherches publique : CYCERON, loin de Bordeaux (qui ne manque pas de laboratoires de tous ordres) … Coût 25000 euros dont 15 000 euros pour les services de l’université qui met à disposition chercheurs sous ma supervision, animaux préparés et un petit local au sous-sol ; en fait un grand placard mais il faut savoir se satisfaire de peu …). Tous les frais attenant et l’appareil demeurent à charge de ARTEC ……

Le protocole prévoit deux types d’expérience sur des rats chez lesquels on implante dans le flanc, en sous cutané, une tumeur du cerveau (gliome C6). La première expérience utilise des champs électrostatiques polarisés (CELP) purs. On étudie la survie par rapport à un lot témoin implantés également.

La seconde est une expérience d’électro-chimiothérapie comme au CRESSA : on espère améliorer la pénétration dans les cellules tumorales d’un agent anticancereux : la bléomycine (pour ceci l’electrode isolée est en contact avec le rat anesthésié (pour éviter qu’il ne se déplace bien qu’il ne souffre pas, car aucun courant ne le traverse du fait de l’emploi d’une seule l’électrode, isolée de plus)

Ce sera la dernière tentative, la bonne ? Tous les éléments et les compétences sont réunis ; y compris les autorisations … si l’hypothèse et les calculs sont exacts…Les préparatifs laborieux et ingrats comme toute expérimentation durent plus d’une année, nécessitant la création d’un nouveau laboratoire dans le vaste sous-sol de mon nouveau domicile : une ancienne ferme isolée dans la montagne basque où Les fuites d’ondes éventuelles ne perturberons que les troupeaux de brebis …

Schema du nouveau générateur FID

Après d’âpres négociations en Allemagne l’entreprise FID Gmbh dont un membre dirigeant est décédé d’une tumeur au cerveau (*) accepte de construire gratuitement un second générateur dont les caractéristiques diffèrent du précédent suivant les enseignements de l’expérience du CRESSA qui ne fut pas concluante.

(*) a l’issue d’une séance de « négociations » avec cette entreprise de très haute technologie germano-russe travaillant exclusivement avec les fleurons de la recherche mondiale et le nucléaire sur le prix et les caractéristiques du futur appareil j’étais sur le point d’abandonner. Une dame élégante entra dans la salle ; l’épouse du fondateur … bien que ne comprenant pas le russe je compris immédiatement que Mr Y. son mari était instamment prié d’un geste fort après le décès du frère de cette personne.

Nous avons une incertitude concernant la polarité des impulsions ; les données de Priore laissent planer le doute. Aussi Les impulsions sont cette fois NÉGATIVES*, plus puissantes, leur voltage peut atteindre 60 000 volts (nous n’utiliserons que 45 000 maxi) ; leur fréquence est limitée à 500/seconde pour ne pas endommager le générateur qui travaille dans des conditions inhabituelles.
*Le problème de la polarité est résolu à ce jour : elle est POSITIVE !

Ce nouveau générateur ne comporte toujours qu’une seule électrode portée à un potentiel tres élevé (45 000 volts) durant les impulsions. Cette électrode est isolée (téflon) et en contact avec la tumeur ou non isolée et positionnée à très faible distance de l’animal (pour maximiser le champ électrique mais avec une distance de sécurité -1 cm environ- pour éviter les arcs)

Il est destiné à deux types d’expériences :

  • L’une (expérience de type 1) consiste à soumettre des rats implantés en sous-cutanée de tumeur cérébrale (gliome C6) aux séances quotidiennes de CELP émis à faible distance et d’étudier leur régression éventuelle par rapport aux témoins. C’est un gage de sécurité permettant d’utiliser des champs intenses, propres au traitement de tumeurs volumineuses profondes ou disséminées. De plus dans l’animal peut se mouvoir librement sous l’electrode, dans sa cage isolée (voir schéma). Aucune nécessité d’anesthésie.
  • La seconde (expérience de type 2) sur le même type de tumeur C6 implantée en sous-cutanée espère améliorer la pénétration d’un agent anticancereux (bléomycine) dans la tumeur par les CELP émis par une électrode isolée au contact de la tumeur (voir schémas/photos). Nécessité d’anesthésie pour éviter les mouvements du rat sous l’électrode (bien qu’il n’y ait aucune douleur)


L’emploi d’une seule électrode d’application génère un champ électrostatique qui s’affaiblit considérablement dès qu’on s’éloigne d’elle.
On pense compenser la diminution de l’effet biologique qui en est la conséquence en multipliant les impulsions (le nouveau générateur « ARTEC », délivre 1 million minimum de pulses par séance quotidienne de deux heures (le traitement complet comporte vingt séances). *
* comparé aux quelques dizaines dans l’électroporation classique

(*) Les techniques actuelles d’électroporation par Champs Électriques Pulsés évoquent La technique Priore avec une technologie bien plus évoluée. Elles se heurtent à de graves inconvénients qui limitent leur utilisation : en particulier les brûlures au contact des électrodes et les spasmes très douloureux liés aux impulsions nécessitent une anesthésie générale. L’implantation très précise des électrodes demande un geste chirurgical. Enfin la destruction est essentiellement limitée au tissu tumoral situé entre les électrodes ce qui réserve cette technique aux tumeurs superficielles de petite dimension (< 3 cm).
Or de nombreux travaux indiquent que les CEP utilisés seuls n’agissent pas uniquement par électroporation et/ou destruction directe des membranes mais aussi par un signal d’apoptose (suicide cellulaire). Ce signal nécessite une impulsion particulière d’énergie bien moindre, au-dessous du seuil destructif. Cette hypothèse rejoint le mécanisme d’action de techniques éparses et anciennes utilisant les Champs électrostatiques pulsés pour se libérer des contraintes précitées.

Pour surmonter les inconvénients de l’électroporation liés à l’application directe des champs électriques sur ou dans la tumeur par des électrodes non isolées nous avons construit sur le modèle des CELP un générateur d’impulsions électrostatiques aux paramètres très étudiés pour produire A DISTANCE par induction au niveau de la membrane et de son environnement les mêmes effets biologiques que cette l’application directe

Ce travail est l’aboutissement de nombreuses années de recherches menées au Laboratoire ARTEC avec la collaboration de nombreux spécialistes (Z.I. Marticot, 33610 Cestas)

L’électrode passive peut ne pas être isolée : le champ est meilleur mais se pose une question de sécurité. Cette électrode passive est à la terre ou reliée à une HT (négative) de 2 à 10 kV (à travers une résistance de protection) pour augmenter le champ efficace

  • Première expérience : Impulsions électrostatiques (CELP) seules :

Un premier lot : six rats sont implantés dans le cou en sous- cutané avec une tumeur cérébrale (gliome) et traités par CEP seuls 1h 30 (42000 volts, 220 fois par seconde) quotidiennement durant 20 jours. Un lot de six rats témoins (non traités donc) est implanté de même.

(2) Disposition des animaux dans la cage : l’électrode supérieure, fortement isolée, délivre les impulsions. L’électrode inferieure ne sert qu’à concentrer le champ ; elle est passive et reliée à la terre. Les animaux sont libres de leur mouvement.

(3) Grande électrode et Cagette d’expérience contenant les animaux libres de leurs mouvements. Ils ne sont soumis qu’aux champs électrostatiques. Aucun courant ne les traverse. Pas d’anesthésie, aucune douleur

On observe l’évolution des tumeurs et leur taille définitive apres traitement six jours sur sept durant trois semaines. Par rapport aux rats témoins le résultat est peu concluant : la différence de croissance tumorale n’est pas significative.


En discussion on note la surface importante de l’electrode ; peut etre ne permet-elle pas de délivrer une puissance suffisante par cm2 ? ; la reconstitution au niveau de l’électrode d’une impulsion alternative sans effet biologique ? ; une erreur sur la polarité de l’impulsion ? sur la fréquence insuffisante des impulsions ? (240/300 par seconde) donc de leur nombre …

Les résultats ne furent pas à la hauteur des espérances … Échec !

  • Deuxième expérience : Electrochimiothérapie par impulsions émises à distance :

Essai d’amélioration de la pénétration de la bléomycine dans une tumeur cérébrale implantée (gliome) en sous-cutané chez le rat par exposition simultanée au CELP positif.

Pour concentrer le champ censé améliorer la pénétration de la bléomycine, l’electrode isolée est positionnée au contact de la tumeur implantée en sous-cutané dans le flanc de l’animal.

Chaque rat est traité individuellement contrairement à l’expérience précédente. Il bénéficie d’une séance de CELP de 90 minutes tous les cinq jours  ( trois séances ) impulsions  négatives 42000 volts 240 / seconde , cycle de travail 1/1   soit près de 4 millions d’impulsions au total)

Immédiatement précédée d’une injection IM de bléomycine. Six rats sont traités.

Six rats témoins implantés dans les mêmes conditions ne recoivent qu’une injection de bléomycine le même jour que les rats traités (ex. : rat N° 1 traité par CELP + bléomycine le mardi / rat témoin N°1 bis recoit la bléomycine le mardi ; idem pour Rat traité et témoin N° 2 le mercredi ; etc.)
L’animal est anesthésié (Kétamine) bien qu’il ne souffre pas. Il s’agit d’éviter ses trémulations qui modifieraient la position de l’electrode.

(3) Grande électrode et Cagette d’expérience contenant les animaux libres de leurs mouvements. Ils ne sont soumis qu’aux champs électrostatiques. Aucun courant ne les traverse. Pas d’anesthésie, aucune douleur

On observe l’évolution des tumeurs et leur taille définitive apres traitement six jours sur sept durant trois semaines. Par rapport aux rats témoins le résultat est peu concluant : la différence de croissance tumorale n’est pas significative.


En discussion on note la surface importante de l’electrode ; peut etre ne permet-elle pas de délivrer une puissance suffisante par cm2 ? ; la reconstitution au niveau de l’électrode d’une impulsion alternative sans effet biologique ? ; une erreur sur la polarité de l’impulsion ? sur la fréquence insuffisante des impulsions ? (240/300 par seconde) donc de leur nombre …

Les résultats ne furent pas à la hauteur des espérances … Échec !

  • Deuxième expérience : Electrochimiothérapie par impulsions émises à distance :

Essai d’amélioration de la pénétration de la bléomycine dans une tumeur cérébrale implantée (gliome) en sous-cutané chez le rat par exposition simultanée au CELP positif.

Pour concentrer le champ censé améliorer la pénétration de la bléomycine, l’electrode isolée est positionnée au contact de la tumeur implantée en sous-cutané dans le flanc de l’animal.

Chaque rat est traité individuellement contrairement à l’expérience précédente. Il bénéficie d’une séance de CELP de 90 minutes tous les cinq jours  ( trois séances ) impulsions  négatives 42000 volts 240 / seconde , cycle de travail 1/1   soit près de 4 millions d’impulsions au total)

Immédiatement précédée d’une injection IM de bléomycine. Six rats sont traités.

Six rats témoins implantés dans les mêmes conditions ne recoivent qu’une injection de bléomycine le même jour que les rats traités (ex. : rat N° 1 traité par CELP + bléomycine le mardi / rat témoin N°1 bis recoit la bléomycine le mardi ; idem pour Rat traité et témoin N° 2 le mercredi ; etc.)
L’animal est anesthésié (Kétamine) bien qu’il ne souffre pas. Il s’agit d’éviter ses trémulations qui modifieraient la position de l’electrode.

Position du rat : L’électrode isolée demeure au contact même en cas de trémulations. A droite le halo de plasma du au champ électrostatique.

Au-dessous : rats traités par CELP et bléomycine ; la zone roussie est liée à l’action des champs sous l’electrode ; ce n’est pas une brulure.

En bas : electrode de traitement individuel avec (gauche) et sans (droite) sa coque d’isolation.

Discussion
Nous nous sommes inspirés des expériences de Jordan qui obtenait en 2006 IN VITRO avec une centaines d’impulsions de type radar (microondes) une pénétration de la bléomycine (X1000 !) dans des cellules cancéreuses (CC) en suspension (graphique). Ces courants ultra haute fréquence sont délivrés par un câble coaxial aboutissant très près (quelques millimètres) de la cuvette de culture des CC (méthode de Agee). Ce succès expérimental ouvrait la voie à une électroporation « douce » sans contact avec la tumeur.
voir | 12 MAI 2006 Amélioration de la chimiothérapie anticancéreuse in vitro par des impulsions de champ électrique à bande ultra-large intense David W. Jordan ; Jean-Pierre Bélanger ;

Dans notre expérience d’Electrochimiothérapie avec CELP négatifs par une électrode isolée donc sans contact direct (voir schéma et compte rendu) on constate de manière inattendue une nette aggravation de la vitesse de croissance tumorale* dans le lot de rats associant impulsions négatives et Bléomycine par rapport aux rats traités uniquement par bléomycine. **

*Volume tumoral moyen en fin de traitement : 3197 mm3 chez les rats traités par bléomycine plus CELP contre 1379 mm3 chez les rats traites par bléomycine seule.
** il n’a pas été possible de former un groupe témoin de rats greffés de gliome mais sans CELP ni Bléomycine

Ceci suggère un frein à la pénétration intracellulaire de la bléomycine (molécule négative) lié à la polarité négative des impulsions. Ceci autoriserait l’emploi à contrario d’impulsions positives pour améliorer cette pénétration dans les cellules cancéreuses sachant qu’elle est considérablement améliorée IN VITRO –d’un facteur 1000- par une technique proche (voir plus bas : Jordan)

Pourquoi une telle différence de résultats avec Jordan ?

La fréquence des impulsions ne semble pas en cause, son nombre est considérablement multiplié dans l’expérience ARTEC (plus de 4 millions d’impulsions contre cent maximum) ; le voltage de 40 000 contre 95 000 est à relativiser car l’applicateur ARTEC ne comporte qu’une électrode et donc le champ se disperse.

Surtout il semble y avoir eu une erreur d’appréciation :

Chez Jordan, in VITRO, l’électrode d’application des impulsions est très proche de la cuvette contenant les cellules cancéreuses.
La très faible distance des champs négatifs (1 à 4 mm) émis par l’électrode « Jordan », non isolée, proche de la culture cellulaire qui baigne dans le substrat contenant la bléomycine a pu favoriser mécaniquement sa pénétration intracellulaire.

Le montage ARTEC pour cette expérience IN VIVO présente une seule électrode et elle est isolée. Grace à cette forte isolation elle peut émettre des impulsions négatives à travers la peau de l’animal (photo). Cette négativation tissulaire régionale a pu éloigner les molécules de bléomycine.
La réflexion aurait vraisemblablement du porter sur une polarité positive permettant les résultats inverses en améliorant la concentration de bléomycine dans la région tumorale.

CONCLUSION ET UTOPIE (?)
Nous n’avons pas pu prouver la justesse de notre hypothèse : le traitement de cancers par des impulsions électriques émises à distance pour éviter les effets nocifs ainsi que l’importance capitale de la polarité de ces impulsions.

Les résultats de l’expérience d’Electrochimiothérapie effectuée par ARTEC à l’Université de Caen en 2021 semble indiquer que les CELP négatifs diminuent l’entrée de la bléomycine dans la tumeur.

Il serait judicieux de refaire cette expérimentation (CELP positif plus bléomycine) en employant les mêmes critères d’impulsion mais avec une polarité positive, en choisissant une souche de cellules cancéreuses plus sensibles aux champs électriques (sarcomes) qu’une tumeur cérébrale, et en adaptant l’impédance pour éviter une reconstitution du signal biphasique à l’électrode.
Pour ma part … Je demeure à disposition …

Notes

(*) MAI 2006 JORDAN /Amélioration de la chimiothérapie anticancéreuse in vitro par des impulsions de champ électrique à ultra-large bande

David W. Jordan ;Jean-Pierre Bélanger ; Y.Y. Lau

Informations sur l’auteur et l’article
J. Appl. Phys. 99, 094701 (2006)
https://doi.org/10.1063/1.2194115

abstract
Des expériences ont été réalisées pour améliorer les effets de destruction des cellules Jurkat de l’agent de chimiothérapie anticancéreuse bléomycine en utilisant des impulsions de champ électrique de50–200kV∕cmintensité maximale du champ électrique, ∼150nsdurée et temps de montée en nanosecondes. Augmentation spectaculaire de la destruction cellulaire (facteurs de∼1000⁠) ont été observés avec une faible dose de bléomycine après traitement avec des trains de dix impulsions ou plus à toutes les intensités de champ électrique testées, par rapport aux traitements par impulsions seules ou par médicament seul. La mort cellulaire s’est produite dans24hpour les cellules traitées, avec quelques preuves d’externalisation de la phosphatidylsérine membranaire à6haprès exposition, mais aucune augmentation significative de l’activité des caspases, indiquant que le mode principal de mort cellulaire n’était pas l’apoptose médiée par les caspases.

Dr. B. Murzeau bmur@aliceadsl.fr

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